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Mettre fin à la violence envers les femmes : la voie à suivre en matière de développement humain

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Mettre fin à la violence envers les femmes : la voie à suivre en matière de développement humain

Source:

25 novembre 2016 par Angela Lusigi, Conseillère stratégique, PNUD Afrique

Certains pays d’Afrique ont enregistré des progrès notables dans le renforcement de l’accès des femmes à la justice et la réduction de l’incidence des violences sexuelles et sexistes. Le Burundi, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Mozambique, en partenariat avec le PNUD, ont ainsi amélioré leur cadre juridique, renforcé les capacités d’intervention des forces de l’ordre face aux cas de violence à l’égard des femmes et mis en place des dispositifs d’aide aux victimes plus efficaces.

Rien qu’en 2015, les services d’assistance mis en place dans les commissariats en vue d’aider les femmes et les enfants victimes de violence au Burundi et au Mozambique ont accueilli respectivement 1 160 et 16 000 victimes de violence sexiste. La Gambie a franchi une étape historique en 2015, année où elle a officiellement interdit les mutilations génitales féminines par l’amendement de la loi sur les femmes de 2010.

La République démocratique du Congo a par ailleurs créé des centres communautaires polyvalents afin de favoriser la réintégration socioéconomique des victimes de violences sexuelles et réalisé d’importants progrès dans la lutte contre l’impunité des auteurs de violences sexuelles à l’égard des femmes. La création d’un environnement sécuritaire plus favorable a entraîné une diminution de 33 % des signalements de violences sexuelles liées aux conflits armés (10 882 cas signalés en 2015, contre 15 333 en 2013).

En dépit de ces avancées, il reste beaucoup à faire pour s’attaquer au fléau de la violence à l’égard des femmes en Afrique et à travers le monde. Selon l’OMS, près d’une Africaine sur deux (45,6 %) a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de son existence, le plus souvent de la part de personnes qu’elle connaissait. Ces violences peuvent prendre des formes très diverses : violence domestique, violence au sein du couple, viol, mutilations génitales féminines, intimidation ou encore menaces à leur sécurité personnelle en périodes de guerre et de conflit. Elles empêchent les femmes de s’exprimer et les privent de leur dignité et de leurs droits, tout en compromettant la prospérité, la paix et la stabilité de l’Afrique.

Le coût sanitaire et économique global de la violence (anglais) dépasse largement le cadre individuel puisqu’il affecte les familles et les communautés sur plusieurs générations. Entre les dépenses liées à la prestation de services, la perte de revenus pour les femmes et leurs familles, la diminution de la productivité et les effets négatifs sur la formation future de capital humain, l’impact de la violence au sein du couple coûterait actuellement aux pays 1,2 % à 3,7 % de leur PIB chaque année.

Les organisations publiques et privées, les citoyens et les partenaires de développement tels que le PNUD doivent donc continuer à recommander, à financer, à mettre en œuvre et à assurer le suivi des actions de développement visant à éliminer la violence envers les femmes. Le Rapport sur le développement humain en Afrique 2016 du PNUD constate que la réalisation du programme de développement de l’Afrique articulé dans les objectifs de développement durable, l’Agenda 2063, le Protocole de Maputo et la Déclaration solennelle pour l’égalité de genre en Afrique nécessite de s’attaquer aux causes structurelles et systémiques sous-jacentes et profondes de l’inégalité entre les sexes.

Le programme d’action proposé dans ce rapport préconise quatre axes clairs pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes :

  • Premièrement, il faut veiller à faire appliquer concrètement les droits juridiques des femmes, notamment la liberté de vivre à l’abri de la violence et de la peur, en luttant contre les institutions et les normes sociales prédominantes qui perpétuent les inégalités et la violence à l’égard des femmes.
  • Deuxièmement, les femmes doivent pouvoir réellement participer aux décisions qui les concernent au sein du foyer et de la communauté, et dans les sphères privées et publiques. Une participation féminine accrue aux prises de décisions améliore la prise en compte des problèmes rencontrés par les femmes et contribue à la stabilité et à la paix dans les sociétés.
  • Troisièmement, les États doivent procéder à des investissements stratégiques en faveur de l’autonomisation sociale afin de contrecarrer l’effet des normes sociales néfastes qui entravent l’accès des femmes à l’éducation et à la santé. Il s’agit entre autres de reconnaître, de rétribuer et de réduire le travail domestique et les responsabilités familiales, un fardeau qui incombe de manière disproportionnée aux femmes.
  • Enfin, nous devons garantir aux femmes l’égalité d’accès aux capitaux et aux actifs économiques, financiers et naturels.

Le PNUD s’est engagé à nouer des alliances et des partenariats solides entre le secteur public, le secteur privé et les organisations de citoyens. Ces partenariats permettront la mise en œuvre des mesures visant à exploiter l’effet boule de neige de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes en vue de la réalisation de tous les objectifs de développement durable.

Le but est notamment de favoriser l’autonomisation économique et l’inclusion financière des femmes en créant une banque africaine d’investissement destinée aux femmes et en soutenant les créneaux d’investissement pour les femmes dans les institutions financières nationales. Nous encourageons également les institutions africaines publiques et privées à mettre en place une initiative de certification portant sur l’égalité des sexes, afin de faire progresser les normes qui favorisent l’égalité des chances et des résultats entre les hommes et les femmes dans le milieu du travail.

Source : PNUD Afrique

 

 

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25 novembre 2016 par Angela Lusigi, Conseillère stratégique, PNUD Afrique

Certains pays d’Afrique ont enregistré des progrès notables dans le renforcement de l’accès des femmes à la justice et la réduction de l’incidence des violences sexuelles et sexistes. Le Burundi, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Mozambique, en partenariat avec le PNUD, ont ainsi amélioré leur cadre juridique, renforcé les capacités d’intervention des forces de l’ordre face aux cas de violence à l’égard des femmes et mis en place des dispositifs d’aide aux victimes plus efficaces.

Rien qu’en 2015, les services d’assistance mis en place dans les commissariats en vue d’aider les femmes et les enfants victimes de violence au Burundi et au Mozambique ont accueilli respectivement 1 160 et 16 000 victimes de violence sexiste. La Gambie a franchi une étape historique en 2015, année où elle a officiellement interdit les mutilations génitales féminines par l’amendement de la loi sur les femmes de 2010.

La République démocratique du Congo a par ailleurs créé des centres communautaires polyvalents afin de favoriser la réintégration socioéconomique des victimes de violences sexuelles et réalisé d’importants progrès dans la lutte contre l’impunité des auteurs de violences sexuelles à l’égard des femmes. La création d’un environnement sécuritaire plus favorable a entraîné une diminution de 33 % des signalements de violences sexuelles liées aux conflits armés (10 882 cas signalés en 2015, contre 15 333 en 2013).

En dépit de ces avancées, il reste beaucoup à faire pour s’attaquer au fléau de la violence à l’égard des femmes en Afrique et à travers le monde. Selon l’OMS, près d’une Africaine sur deux (45,6 %) a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de son existence, le plus souvent de la part de personnes qu’elle connaissait. Ces violences peuvent prendre des formes très diverses : violence domestique, violence au sein du couple, viol, mutilations génitales féminines, intimidation ou encore menaces à leur sécurité personnelle en périodes de guerre et de conflit. Elles empêchent les femmes de s’exprimer et les privent de leur dignité et de leurs droits, tout en compromettant la prospérité, la paix et la stabilité de l’Afrique.

Le coût sanitaire et économique global de la violence (anglais) dépasse largement le cadre individuel puisqu’il affecte les familles et les communautés sur plusieurs générations. Entre les dépenses liées à la prestation de services, la perte de revenus pour les femmes et leurs familles, la diminution de la productivité et les effets négatifs sur la formation future de capital humain, l’impact de la violence au sein du couple coûterait actuellement aux pays 1,2 % à 3,7 % de leur PIB chaque année.

Les organisations publiques et privées, les citoyens et les partenaires de développement tels que le PNUD doivent donc continuer à recommander, à financer, à mettre en œuvre et à assurer le suivi des actions de développement visant à éliminer la violence envers les femmes. Le Rapport sur le développement humain en Afrique 2016 du PNUD constate que la réalisation du programme de développement de l’Afrique articulé dans les objectifs de développement durable, l’Agenda 2063, le Protocole de Maputo et la Déclaration solennelle pour l’égalité de genre en Afrique nécessite de s’attaquer aux causes structurelles et systémiques sous-jacentes et profondes de l’inégalité entre les sexes.

Le programme d’action proposé dans ce rapport préconise quatre axes clairs pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes :

  • Premièrement, il faut veiller à faire appliquer concrètement les droits juridiques des femmes, notamment la liberté de vivre à l’abri de la violence et de la peur, en luttant contre les institutions et les normes sociales prédominantes qui perpétuent les inégalités et la violence à l’égard des femmes.
  • Deuxièmement, les femmes doivent pouvoir réellement participer aux décisions qui les concernent au sein du foyer et de la communauté, et dans les sphères privées et publiques. Une participation féminine accrue aux prises de décisions améliore la prise en compte des problèmes rencontrés par les femmes et contribue à la stabilité et à la paix dans les sociétés.
  • Troisièmement, les États doivent procéder à des investissements stratégiques en faveur de l’autonomisation sociale afin de contrecarrer l’effet des normes sociales néfastes qui entravent l’accès des femmes à l’éducation et à la santé. Il s’agit entre autres de reconnaître, de rétribuer et de réduire le travail domestique et les responsabilités familiales, un fardeau qui incombe de manière disproportionnée aux femmes.
  • Enfin, nous devons garantir aux femmes l’égalité d’accès aux capitaux et aux actifs économiques, financiers et naturels.

Le PNUD s’est engagé à nouer des alliances et des partenariats solides entre le secteur public, le secteur privé et les organisations de citoyens. Ces partenariats permettront la mise en œuvre des mesures visant à exploiter l’effet boule de neige de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes en vue de la réalisation de tous les objectifs de développement durable.

Le but est notamment de favoriser l’autonomisation économique et l’inclusion financière des femmes en créant une banque africaine d’investissement destinée aux femmes et en soutenant les créneaux d’investissement pour les femmes dans les institutions financières nationales. Nous encourageons également les institutions africaines publiques et privées à mettre en place une initiative de certification portant sur l’égalité des sexes, afin de faire progresser les normes qui favorisent l’égalité des chances et des résultats entre les hommes et les femmes dans le milieu du travail.

Source : PNUD Afrique

 

 

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